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Page:Mérédac - Des histoires, 1932.djvu/100

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DES HISTOIRES

Au bout de quelques jours, les lettres de félicitations commencèrent d’arriver. Mademoiselle Angéline les lisait avec avidité, les rejetait, déçue : elle trouvait tout cela bien quelconque, bien inadéquat au mérite du Triomphe. Dans la plate banalité de cette correspondance, elle rencontra bien quelques consolations : Mademoiselle Coralie Bessière avouait que ses soixante-huit ans avaient versé de vraies larmes sur les malheurs d’Aurore ; le vieux Férailloux, ancien huissier à la Cour Suprême, s’enthousiasmait de la vaillantise de Tibulle, s’extasiait sur les paysages « Si vrais, pris sur le vif » ; il citait des passages entiers, soulignait les beautés du clair de lune sur l’océan, du chant de la brise dans les futaies de Champilly.

Tout cela, somme toute, c’était secondaire : ce qui compterait, vraiment, c’était la Presse.

Mademoiselle Angéline s’était abonnée

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