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Page:Mérat - Les Souvenirs, 1872.djvu/10

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LA MER DE BRETAGNE.


HENRIETTIK


Comme un fond d’outremer de vieux maître allemand
L’azur uni des flots encadre son visage ;
Et parmi l’âpreté du rude paysage
L’enfant épanouit son corps frêle et charmant.

Le regard plein de vie, ouvert naïvement,
Semble un ciel de printemps où la lumière nage ;
La lèvre un peu serrée et fine pour son âge
Se ferme dans un grave et court étonnement.

Sa grosse coiffe autour de sa tête vermeille
Lui donne l’air plaisant d’une petite vieille
Dont le nez serait rose et les cheveux au vent.

En long fichu pareil à celui des grand’mères,
Elle saute à cœur-joie, et les vagues amères
Posent sur ses pieds nus leur froid baiser mouvant.