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Page:Méric - Les Bandits tragiques.djvu/141

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Rirette Maîtrejean, poussèrent un soupir de soulagement. Et Kibaltchiche dit :

— Eh bien ! voyez-vous, ma chère amie, quand je vous soutenais que le « scientifique » Raymond était surfait et qu’il s’en imposait à lui-même.

Il ajouta :

— J’ai l’impression que Callemin est venu ici pour y retrouver un peu du souvenir de son adolescence, alors que, sentimental et mélancolique, il se promenait en ma compagnie, dans les rues de Bruxelles.

Tous deux passèrent la nuit, ce qui restait de la nuit, à méditer, chacun de son côté, sur cette aventure inouïe. Ils songeaient à ces gosses rageurs et narquois qui affichaient tant de mépris pour leurs divagations, qui étaient devenus presque leurs ennemis depuis quelques mois et qui, brusquement, en pleine catastrophe, venaient les retrouver, se replonger parmi eux, comme au sein de leur famille.


Rirette devait, cependant, les retrouver.

Un jour, quelqu’un lui dit :

— Callemin et Garnier ont absolument besoin de te voir. Ils te fixent un rendez-vous, ce soir à six heures et demie, rue du Temple.

Elle hésita, non pour elle, mais pour eux.

Elle se sentait de plus en plus surveillée.

Mais elle eut honte de sa faiblesse. Elle se rendit à l’endroit convenu.