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Page:Mérimée - La Double méprise, 1833.djvu/263

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riantes, nous inquiètent et nous tourmentent la nuit, comme des spectres qui n’ont de puissance que pendant les ténèbres. Il semble que pendant la nuit, la pensée redouble d’activité, et que la raison perd son empire. Une espèce de fantasmagorie intérieure nous trouble et nous effraie, sans que nous ayons la force d’écarter la cause de nos terreurs, ou d’en examiner froidement la réalité.

Qu’on se représente la pauvre Julie étendue sur son lit à demi habillée, se tournant et se retournant sans cesse ; tantôt dévorée d’une chaleur