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Page:Méry - Les Nuits d'Orient, contes nocturnes, 1854.djvu/108

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II



Le nom de ce malheureux étranger, de ce pauvre homme, était retentissant comme l’écroulement d’un empire ; c’était le nom du dernier fils de Typpoo-Saib ! Malgré mon admiration profonde pour les grands noms et les grandes choses de l’antiquité romaine, les malheurs dé Syphax et des rois numides, amenés à Rome en trophées vivants, disparurent devant l’infortune moderne du prince de Mysore. Il est assez difficile, d’ailleurs, de se laisser émouvoir par des catastrophes accomplies depuis deux mille ans, quel que soit l’intérêt classique qu’on porte aux vainqueurs ou aux vaincus ; mais on éprouve un long serrement de cœur en voyant passer la ruine vivante d’un empire, d’un noble empire comme ce Mysore, qui, par sa religion, sa poésie, son éloignement, ses