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Page:Mac-Nab - Poèmes incongrus, 1891.djvu/29

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COMPLAINTE
DU BIENHEUREUX LABRE


Un jour le bienheureux Labre
Se promenait au soleil.
Il s’assit dessous un arbre
Pour se livrer au sommeil.
Vint à passer un pauvre homme
Tout nu, qui tremblait de froid,
En faisant des gestes comme
Un ministre sans emploi.

Ah ! pauvre homme, je devine
Pourquoi tu trembles si fort.
Prends pour couvrir ton échine
Ma ch’mise en toile d’Oxford.
Voilà quinze ans que j’la traîne
Jour et nuit par tous les temps.
Que Dieu sous sa garde prenne
Les puces qui sont dedans !