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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/234

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[vers 4348]
LE LIVRE

Et d’Eſpoir bien pourvéus,
Un joli fais
Gracieus & plains de pais
M’eſt accréus,
Qui ne ſera mis en ſus
De mi, jamais.

Car ſe j’avoie aſſez plus
Que je ne fais,
Et s’éuſſe plus que nus
Pris, en tous fais,
Si ſuis-je norris, refais,
Et pourvéus
Largement, & bien péus
De ſes biens fais.

Quant j’eus fait le dit & le chant
De ce joli lay que je chant,
Moult ſouvent en la ramembrance
De ma dame & douce Eſperance,
Je le fis eſcrire & noter,
Si bien qu’on n’i péuſt noter,
Fors tant ſans plus qu’en bon eſpoir
Vivre & ſervir ma dame eſpoir.
Quant il fu fais, je le ploiay,
Et en ces lettres l’envoiay
À ma dame par un varlet
Qui pour autre choſe n’alet ;
Et li eſcris comment j’eſtoie
Pris d’Eſperance enmi ma voie.


XXI. — Mon tres-dous cuer & ma tres-chiere ſuer & ma tres-douce amour, onques je n’eus ſi grant deſir de ſavoir & oÿr bonnes nouvelles de vous & de voſtre bon eſtat ; & auſſi que vous les oÿſſiés de mi, comme j’ay eu en chemin & ay en-