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Page:Machaut - Le Voir Dit, 1875.djvu/413

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DU VOIR-DIT.

Et de vos ſens ſi dechéus,
Que vous perdez vo bon memoire,
Et tout par legierement croire.

La ſeconde vous eſt dehue,
Qui au chant de la vierge afflue.
Qu’en voſtre cuer ſont affluées
Merencolieuſes penſées,
Souſpirs, triſteſces & frivoles,
Et ymaginacions foles ;
Et toudis penſez contre vous.
Et ſi cuidiez en vos courrous
C’une blanche brebis ſoit noire ;
Et tout par legierement croire.

Et la tierce qui croiſt & s’enfle
Au chant de la vierge, en exemple
Vous met, car moult eſtes enflez ;
Mais vous vous eſtes deſenflez,
En parlant moult diverſement
De Toute-belle & rudement.
Ne ſay qui ce vous a apris,
Mais mendres en ſera vos pris
Et voſtre honneur ; c’eſt choſe voire ;
Et tout par legierement croire.

À la quarte qui devient clere,
Au chant de la vierge, compere
Vous & voſtre cuer qui s’eſclaire
Aus dis meſdiſans deputaire,
Et vous les déuſſiez blaſmer,
Haïr, fuir & diffamer.
Comment les poez-vous oïr,
Ne leurs paroles conjoïr,
Quant il vous font d’amer recroire ?
Et tout par legierement croire.

Et la .ve. qui s’eſpart
Et s’eſvanuit & depart