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Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/169

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nouvelles pensées au cœur de plusieurs, qui fut cause que le Roy de Navarre, se doutant que la Royne mère voudroit estre appuyée contre une mutation, donna charge à M. du Plessis en ce voyage de l’asseurer de son service ; et la Royne de Navarre sa fille, lors réconciliée avec son mary, luy en escrivoit, mais elle ne respondit sur ses offres que paroles et froides, tellement qu’approfondissant davantage, il s’apperceut qu’elle avoit jà pris partz avec la maison de Lorraine et feu M. le cardinal de Bourbon, à quoy il parut au moys de mars suyvant.

Estant monsieur du Plessis à Paris sur la fin de l’an 84, à l’entrée de sa trente cinquiesme année, considérant la fragilité de la vie humaine et incertitude particulière de la sienne, subjette à tant de dangers extraordinaires, outre les communs, il fit son testament tout escrit de sa main, qu’il fit signer à deux notaires, et plus touteffois pour l’instruction de noz enfans que pour tout autre subject, car au surplus, pour la conduite de leurs personnes et administration des biens, il m’en remettoit toute la charge. De ce mesme temps aussy, sont ses méditations sur le Psaume sixiesme, trente quatriesme et trente deuxiesme ; celle sur le vingt cinquiesme fut faicte puis après à Montauban, au commencement de la guerre de la Ligue.

Sur le commencement de l’année 85, il fut de retour, vers le Roy de Navarre, de cette négociation, lequel il trouva à Ste Foy, assisté de tous les principaux de la religion qui en attendoient l’yssue, et la leur exposa à tous publiquement et le succèz dont ilz avoient tous grand contentement. Monsr le conte