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Page:Madame de Mornay - Memoires - tome 1.djvu/357

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puis, partie en ce que St Phal ne voulust point s’acheminer qu’il n’eust asseurance de n’estre point recherché par justice, partie qu’abusant de ceste asseurance, il se pourmena dans Paris dont, sur la plainte sérieuse de monsieur du Plessis, il fut envoyé soubz la garde de deux exempts prisonnier assez estroittement en sa maison de St Phal en Champagne ; ayant remonstré M. du Plessis à S. M. par le sieur de la Chesnaye, l’un de ses ordinaires, envoyé exprès vers luy pour le faire acheminer en court, qu’il ne pouvoit d’un tel commencement attendre bonne yssue, puisque sa partie s’osoit pourmener le pistolet dans Paris, comme en despit de la justice, argument qu’il n’avoit pas à l’espérer en effect, puisque les apparences luy en estoient déniées. Ce que S. M. prist à cœur, et fut l’exempt qui le gardoit en danger d’estre cassé, et vint peu après une diette ordonnée à S. M. qui mena cest affaire jusques en l’hyver.

Ces allées et venues continuèrent depuis le mois de juing jusques à la fin d’octobre.

Monsieur du Plessis ne voulut point comparoir devant S. M. que S’ Phal ne fust prisonnier en la Bastille. S. M. promettoit de l’y mettre, mais non que monsieur du Plessis ne fust en court, craingnant qu’il ne l’y laissast long temps tremper ; auquel cas les parens ne luy conseilleroient de venir. Enfin fut conseillé monsieur du Plessis de se rendre près du Roy, mandé pour les affaires de S. M. et non pour les siennes particulières, et nommeément pour la décision des difficultez qui se présentoient ez affaires de la Religion, et pour la conclusion du