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Page:Madeleine - L’Idylle éternelle, 1884.djvu/12

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sa muse au bal macabre des Monstruosités et des Peurs, au sabbat des impures joies où le dos de Satan ressemble à la face de l’hyperdémoniaque Marquis ; c’est dans les venelles d’églantier qu’il donne rendez-vous à l’inspiratrice, et là, sous le vol des papillons blancs et la neige tremblante des duvets, leurs deux bouches si proches qu’elles vont être un baiser, disent le même sonnet d’amour ! Il croit au printemps dans les champs ou dans la ville, aux fleurs des prés et aux femmes des fenêtres ; à la durée des roses comme à l’éternité des tendresses. C’est à peine si un peu de mélancolie trouble çà et là son âme adolescente ; il ignore les grimaçants désespoirs, les colères, les malédictions ; est-ce que cela existe véritablement, le mal, les trahisons, les maîtresses qui men tent ? Parce qu’il est doux, tout lui semble doux ; et s’il pleure, à peine, c’est entre