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Page:Madeleine - L’Idylle éternelle, 1884.djvu/123

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On l’eût bien pris pour un voleur !
Il faisait métier de souffleur
Et soufflait d’indigestes proses,
Mais dans les sentiers incertains
En rhythmes superbes, hautains,
Il chantait la gloire des Roses.

Captivé par les longs cheveux,
Les lèvres et les reins nerveux
D’une enfant sans mélancolie,
Il la suivait tout en chantant,
Et restait l’amoureux pourtant
De la belle nymphe Thalie.

Il erra longtemps. Mais, un jour,
Il dut s’arrêter au détour
De la route, pris de fatigue.
Il mourut, ce musicien,
Eidèle à son culte ancien.
Sous le ciel de clartés prodigue.