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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/105

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un certain temps soit à Saint-Germain soit à Fontainebleau, toute la petite maisonnée suivait. Tristan en témoigne, et nous donne quelque détail sur la vie qu’on menait alors, et sur les offices qu’il était fréquemment appelé à remplir.


« Lorsque la Cour faisoit du séjour en quelques unes des Maisons Royales, tous les jeunes Princes avoient leur appartement l’un prés de l’autre : et c’estoit durant ce temps là que j’avois plus de liberté de les aller entretenir. Il y en avoit souvent quelqu’un qui se trouvant indisposé, me demandoit à nostre Précepteur, pour luy faire passer le tems et l’endormir avec mes contes. Leur santé estoit si précieuse, que l’on n’avoit point d’égard en cette occasion au temps que je perdois, et moy j’estois ravy de le perdre. C’estoit lorsqu’estant trouvé nécessaire au divertissement de quelque Grand, j’entreprenois hardiment des actions qui n’estoient pas nécessaires à mon repos : comme j’avois un médiateur asseuré, j’allois asseurement joüer et me battre avec quelqu’un de mes pareils. Mon Précepteur avoit quelquesfois des roolles tous entiers des postiqueries que j’avois