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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/116

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veilleux pays où le printemps est perpétuel, où le jour dure la moitié de lannée, où c’est l’éternelle jeunesse qui dresse les Tables des festins. Et cependant, et malgré tant de charmantes délices, on la supplie de songer au retour.


Revenez bien tost en ces lieux,
Rendez nous bien tost ces beaux yeux
Qui font honte aux plus belles choses ;
Ces beaux yeux si doux et si chers,
Par qui l’on void naistre des roses
Sur le faiste de ces Rochers.
 
Venez entendre nos fontaines
Dont le bruit confesse tout bas
Que vous avez bien plus d’appas
Qu’elles n’eurent jamais d’areines.
La fidelle glace de l’eau
Vous faisant voir vostre tableau
Par un si naturel office,
Vous deffendra bien de douter
Que la Nature ou l’artifice
Y puissent plus rien adjouster.


Oui, cela est entaché de préciosité galante, bien plate et terriblement forcée ; défaut du temps ! Et s’il a fallu citer ces stances à cause de l’authenticité du lieu où elles furent écrites, il ne sera pas moins nécessaire de les racheter dans la suite, pour l’honneur de Tristan, par d’indéniables beautés, et de premier ordre.