Aller au contenu

Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 133 —

on l’ignorait, est tué, de la même façon qu’Holopherne, par une Judith qui se nomme Lisamanthe. Réciproquement, sans que cela ait d’aussi fâcheuses suites, des preux de la sainte armée s’éprennent de belles mécréantes ; tout se termine par une conversion et par un mariage. Le Roi de France s’arme pour combattre un très horrifique Serpent ; l’armure qu’il revêt, don perfide d’un ennemi, est empoisonnée : c’est une autre tunique de Nessus, plus terrible que l’ancienne ; la foudre tombe et détruit l’armure, sans toucher à celui qui la porte. De pareilles émotions valent une récompense. Louis l’obtient au dix-huitième et dernier Chant. Il lui est donné de ravir aux Infidèles abattus la Couronne d’épines que l’Homme Roy des Roys porta pour le salut des Hommes sur la Croix.


Voilà les imaginations sur lesquelles le Père Le Moine pensait édifier un monument impérissable. Mais c’est là l’œuvre de sa maturité. Et nous n’avons à nous occuper que d’une production moins ambitieuse de sa jeunesse, — et d’un livre d’une grande beauté typographique.