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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/164

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toute la seconde élégie du livre primitif. Mais, déjà comme maintenant, dans une édition comme dans l’autre, il semble qu’il y ait une étrange confusion, à peine compréhensible de la part d’un prêtre qui n’aurait jamais quitté Reims, d’un religieux qui n’a jamais regardé par dessus les hautes murailles de son couvent. C’est possible en 1629. Le Moine n’a pas atteint la trentaine, il est frais sorti du séminaire. Vingt ans plus tard, la chose devient beaucoup moins vraisemblable, et le tort assurément s’aggrave.


Car, accordons une minute d’attention à ces détails :


Magnifiques Desers, pompeuses solitudes…

Bois, ruisseaux, promenoirs…

Quand mes grottes seroient de rubis étoillées…

Que mes ruisseaux changés en diamans fondus… (1650)

Que mes riches Canaux remplis d’Astres fondus… (1629)

Moy qui passe en beauté les Nymphes des fontaines
Autant comme les Lys passent les marjolaines… (1629)

Ces aymables Canaux, ces glorieux rivages…

La Nymphe ainsi pleuroit sur un lit de roseaux…