Aller au contenu

Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/215

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 191 —


Dan omet de dire, comme inutile et sous entendu, que le roi se détachait en blanc sur le fond noir ce qui ne devait pas être d’un médiocre effet. Il ajoute : À propos de Henry le Grand et de sa figure, un de nos Poëtes lui a dressé ces beaux vers :


Voicy d’un second Mars l’image redoutable.
Rends luy, la contemplant, l’honneur qu’ont mérité
Les triomphes heureux de ce Prince indomptable
Qui, maints peuples domptant, s’est luy mesme dompté.

Tel fut Henry le Grand qu’est sa figure armée ;
Semblable fut son œil, vraye estoile de Mars ;
Les Lauriers de son chef, fruits de sa renommée,
Monstrent ce qu’on peut voir, en guerre, de hasards.

Exemple de Vertus, parure de l’Histoire,
L’amour et la terreur sont cachez en tes yeux ;
Aux combats tres-heureux, très-doux à la victoire,
Qui te regarde void tout l’ornement des Cieux.

Tu gagnas par amour des François le courage
Et par force vainquis le superbe estranger ;
Aussy nous regardons, et gardons ton image
Et croyons, la gardans, éviter le danger.

La France délivrée ainsy qu’une Andromède
Append à ta vertu ce riche monument ;
Comme vivant tu fus de ses maux le remède.
Estant mort ton portrait luy sert d’allégement.|


Dan cite, en marge, le nom de l’auteur : le Sieur de Mesme.