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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/305

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tientant de la marche lente de cet Abbé, trouva un Chêne en son chemin, et monta presque au haut de ses branches : l’Abbé arrivé enfin tout essoufflé au pied de l’arbre, se frotte et s’essuie bien la tête, et dit ensuite : Je te vois, Lainez : il répondit : Oui, je te vois aussi, comme un oiseau qui regarde un bœuf. » Et Titon du Tillet dut bien rire !

Il était volontiers pilier de cabaret, et, en cela, une anecdote encore, que je rapporte surtout à cause du lieu qui lui est assigné, indique qu’il avait du moins une vertu : « Il étoit fidèle à ses amis, et quand il leur avoit promis de se trouver à une partie marquée, il ne leur auroit pas manqué pour un Prince, ce qui lui arriva un jour à Fontainebleau que M. de la Faye, Capitaine aux Gardes, ayant l’honneur de se promener avec M. le Duc sur le parterre du Tibre, et appercevant Lainez, il lui dit, Monseigneur, voilà l’homme de qui vous avez entendu parler. M. le Duc voulut lui parler, et M. de la Faye fut aussi-tost à Lainez, qui eut l’honneur de saluer le Prince, qui l’invita à souper le soir avec lui : il le remercia avec beaucoup de respect, en lui disant que cinq ou six