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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/326

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Dans la semaine le Roi et Monsieur frère du Roi vinrent présenter leurs humbles hommages à l’ex-Reine de Suède, qui accueillit favorablement tant les princes que les excuses, — ou du moins on le suppose.


Du vingt-quatre Novembre. Amorçante

.


Vendredy, jour plus laid que beau.
Ils furent à Fontainebleau,
Viziler la Reine Christine,
La quelle (au moins je l’imagine,
Et n’en puis juger autrement)
Les receut très civilement :
Car encore qu’on voye en Elle
Certaine fierté naturelle,
Autorité, vivacité,
Gloire, splendeur et majesté,
Cette judicieuze Reine,
Quand il luy plaît, est fort humeine.
Son abord est doux et charmant,
Et d’un rare contentemant
Elle sçait bien montrer la marque.
Quand elle voit un Grand Monarque.

J’entends bien que le mot : humeine, n’a ici pour Loret que l’intention de désigner une personne de manières affables, et que tel est un ancien sens du vocable : humanité. Il n’importe ! le mois même du drame sanglant que l’on sait, le trait : cette Reine, quand il lui plaît, est fort humaine, acquiert