Aller au contenu

Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/404

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’on rencontre partout, et qui n’en est peut-être pas plus authentique pour cela. C’est Madame de Villedieu qui la raconte, près de deux siècles après.


Vers le fond du Jardin des Pins, François avait fait construire une Grotte rustique, dont rentrée était formée par des Satyres, aux corps merveilleux de musculature pris et comme écrasés dans les rocailles de la façade. Seules, ces reliques de sculpture superbe subsistent encore, en leur coin ignoré, et d’un accès peut-être un peu difficile à qui ne connaît pas les détours ; c’est fâcheux, car elles sont d’une franche et forte beauté. A l’intérieur c’était la salle de bains de la duchesse d’Étampes. D’autres dames aussi y venaient, sans défiance. Or, détail qui porte bien sa date, une niche secrète permettait, grâce à un jeu de miroirs, de voir, sans être vu, tous les charmes les plus intimes des jolies baigneuses. Jacques d’Écosse connaissait cette particularité : il se glissa dans le traître retrait au moment où sa belle fiancée allait se transformer en Nayade, et son impatiente curiosité fut sans doute satisfaite au gré de tous ses rêves. Oui, mais, si l’on voyait, on entendait aussi.