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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/406

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autre chose, sinon : Helas ! j’ay voulu estre reyne ; couvrant sa tristesse et le feu de son ambition d’une cendre de patience, le mieux qu’elle pouvoit. M. de Ronsard m’a conté cecy, lequel alla avec elle en Escosse, sortant de page d’avec M. d’Orléans, qui le luy donna pour aller avec elle… »

L’incident de la Grotte ne fût-il qu’un conte, je l’ai rappelé parce que le fait des fiançailles à Fontainebleau de Jacques Stuart et de Madame Madeleine reste vrai, et que notre poëte, remplissant son office auprès de ses nouveaux maîtres, séjourna au Château pendant les derniers mois de 1586.


Rimait-il déjà ? Il est permis de le croire sur l’aveu qu’il en fait, au Second Livre des Poemes, à Pierre L’Escot.


Je n’avois pas douze ans qu’au profond des vallées.
Dans les hautes forests des hommes reculées.
Dans les antres secrets de frayeur tout couvers,
Sans avoir soin de rien je composois des vers ;
Echo me respondoit et les simples Dryades,
Faunes, Satyres, Pans, Napées, Oreades,
Egipans qui portoient des cornes sur le front,
Et qui ballant sautoient comme les chèvres font,
Et le gentil troupeau des fantastiques fées
Autour de moy dansoient à cottes agrafées.