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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/68

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C’est dans les Œuvres poétiques reconnues par leur auteur que se lit un Sonnet beaucoup plus intéressant peut-être pour l’histoire de Fontainebleau que pour l’histoire des lettres françaises :


Sur les figures de marbre
et de bronze
qui sont au petuit jardin de Fontainebleau.


Toy qui vis affamé de voir un bel ouvrage,
Assouvy maintenant ta généreuse faim,
Yoicy les plus beaux traits dont le cizeau Romain
Ou la fonte Grégeoise ait orné le vieil âge.

Là de Laocoon la douloureuse rage
Fait pleindre le métal par un art plus qu’humain :
Icy gist Cleopatre : ô qu’une docte main
A vivement portrait la mort en son visage.

Là, Diane chemine : icy le Tybre ondeux
Verse des flots de bronze, arrestant auprès d’eux
Le passant transformé de merveille en statuë.

Aussi raviroient-ils l’esprit le plus brutal,
Et qui n’est point émeu d’une si rare veuë.
Il est certes comme eux de marbre ou de métal.


Ce Petit Jardin, c’est le Jardin de Diane, qui, sous François Premier, s’appela Jardin particulier ou Jardin des Buis, sous Henry IV, Jardin de la Volière, sous Louis XIII, Jardin de l’Orangerie, et en divers temps, Jardin de la Reine,