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Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/92

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Chartres et chanoine de la Sainte-Chapelle. 11 refusa d’être archevêque de Bordeaux, alléguant qu’il ne voulait pas avoir charge d’âmes (ses moines, disait-il, n’en avaient pas). Il ne fut cependant pas prêtre et ne reçut point les ordres, à ce qu’il semble. Le tout se bornait à prélever la meilleure part des revenus de ces diverses abbayes et à s’en faire un nombre respectable de mille livres de rente.


C’était en outre l’un des personnages les plus importants et tes plus influents de la Cour. Il était monté à cette haute fortune grâce aux ressources inépuisables de son esprit, d’une tournure, pour tout dire en un mot, infiniment diplomatique, — ayant l’air de ne pas voir, ou ne voyant pas en réalité, ce qu’il eût été trop gênant de voir, — et grâce à la faveur de Henri. Il donna à ce prince une grande marque d’amitié lorsqu’il consentit à l’accompagner en Pologne, l’an 1573. Ni le roi ni le poëte ne pouvaient se plaire parmi ce peuple barbare, arrogant et volage. Desportes demanda son congé au bout de neuf mois, et partit en mai 1574, laissant un Adieu à la Pologne en quelques strophes vindicatives et méprisantes ; et