Aller au contenu

Page:Madeleine - Quelques poëtes français des XVIe et XVIIe siècles à Fontainebleau, 1900.djvu/98

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 82 —

sauts tentés par le vainqueur d’Ivry en personne. Il a auprès de lui un conseiller, âme de l’entreprise et de la résistance, et qui est l’esprit quand il n’est que le bras : et ce lieutenant, c’est Desportes.


Il y a même là une tierce personne, et l’on pourrait dire que c’est un triumvirat, s’il ne s’agissait d’une femme, madame de Simiers. C’était une ancienne fille d’honneur de Catherine de Médicis qui avait été, alors, la maîtresse de Desportes, et qui fut celle de l’Amiral, et contribua sans doute à adoucir pour l’un comme pour l’autre les ennuis du siège. C’était une très belle personne et c’était, de plus, une politique. À eux trois, Villars, Desportes et madame de Simiers formaient un gouvernement des plus singuliers, à coup sûr ; mais la force n’en eut pas raison. Il fallut traiter, et Sully s’applaudit maintes fois de rencontrer en contrepoids à la fougue de l’Amiral, la prudence d’esprit de ses deux associés. L’accord ne se fit pas sans de nombreux avantages concédés aux possesseurs de Rouen, et, comme on le peut penser, la part de Desportes ne fut pas la moindre, ou la moins réelle, la moins solide.