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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/17

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GOLAUD.

Ne criez pas… Je ne vous toucherai plus. Mais venez avec moi. La nuit sera très noire et très froide. Venez avec moi…

MÉLISANDE.

Où allez-vous ?

GOLAUD.

Je ne sais pas… Je suis perdu aussi…

Ils sortent.


Scène II

Une salle dans le château.
On découvre Arkël et Geneviève.
GENEVIÈVE.

Voici ce qu’il a écrit à son frère Pelléas : « Un soir, je l’ai trouvée tout en pleurs au bord d’une fontaine, dans la forêt où je m’étais perdu. Je ne sais ni son âge, ni qui elle est, ni d’où elle vient et je n’ose pas l’interroger, car elle doit avoir eu une grande épouvante, et quand on lui demande ce qui lui est arrivé, elle pleure tout à coup comme un enfant et sanglote si profondément qu’on a peur. Il y a maintenant six mois que je l’ai épousée et je n’en sais pas plus qu’au jour de