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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/19

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GENEVIÈVE.

Il a toujours été si prudent, si grave et si ferme… Depuis la mort de sa femme il ne vivait plus que pour son fils, le petit Yniold. Il a tout oublié… — Qu’allons-nous faire ?…

Entre Pelléas.
ARKËL.

Qui est-ce qui entre là ?

GENEVIÈVE.

C’est Pelléas. Il a pleuré.

ARKËL.

Est-ce toi, Pelléas ? — Viens un peu plus près, que je te voie dans la lumière…

PELLÉAS.

Grand-père, j’ai reçu, en même temps que la lettre de mon frère, une autre lettre ; une lettre de mon ami Marcellus… Il va mourir et il m’appelle.

Il dit qu’il sait exactement le jour où la mort doit venir… Il me dit que je puis arriver avant elle si je veux, mais qu’il n’y a plus de temps à perdre.

ARKËL.

Il faudrait attendre quelque temps cependant… Nous ne savons pas ce que le retour de ton frère nous prépare. Et d’ailleurs ton père n’est-il pas