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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/33

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GOLAUD.

Tu es malade ?… Qu’as-tu donc, qu’as-tu donc, Mélisande ?…

MÉLISANDE.

Je ne sais pas… Je suis malade ici… Je préfère vous le dire aujourd’hui ; seigneur, je ne suis pas heureuse ici…

GOLAUD.

Qu’est-il donc arrivé ?… Quelqu’un t’a fait du mal ?… Quelqu’un t’aurait-il offensée ?

MÉLISANDE.

Non, non ; personne ne m’a fait le moindre mal… Ce n’est pas cela…

GOLAUD.

Mais tu dois me cacher quelque chose ?… Dis-moi toute la vérité, Mélisande… Est-ce le roi ?… Est-ce ma mère ?… Est-ce Pelléas ?…

MÉLISANDE.

Non, non ; ce n’est pas Pelléas. Ce n’est personne… Vous ne pouvez pas me comprendre… C’est quelque chose qui est plus fort que moi…

GOLAUD.

Voyons ; sois raisonnable, Mélisande. — Que veux-tu que je fasse ? — Tu n’es plus une enfant. — Est-ce moi que tu voudrais quitter ?