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Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/42

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MÉLISANDE.

Qui est là ?

PELLÉAS.

Moi, moi, et moi !… Que fais-tu là à la fenêtre en chantant comme un oiseau qui n’est pas d’ici ?

MÉLISANDE.

J’arrange mes cheveux pour la nuit…

PELLÉAS.

C’est là ce que je vois sur le mur !… Je croyais que c’était un rayon de lumière…

MÉLISANDE.

J’ai ouvert la fenêtre. Il fait trop chaud dans la tour, il fait beau cette nuit.

PELLÉAS.

Il y a d’innombrables étoiles ; je n’en ai jamais autant vu que ce soir ;… mais la lune est encore sur la mer… Ne reste pas dans l’ombre, Mélisande, penche-toi un peu, que je voie tes cheveux dénoués.

Mélisande se penche à la fenêtre.
MÉLISANDE.

Je suis affreuse ainsi.

PELLÉAS.

Oh ! Mélisande !… oh ! tu es belle !… tu es belle ainsi !… penche-toi ! penche-toi !… laisse-moi venir plus près de toi…