Aller au contenu

Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/56

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GOLAUD.

Ils se sont embrassés ? — Mais comment, comment se sont-ils embrassés ? —

YNIOLD.

Comme ça, petit-père, comme ça !… Il lui donne un baiser sur la bouche ; riant. Ah ! ah ! votre barbe, petit-père !… Elle pique ! elle pique ! Elle devient toute grise, petit-père, et vos cheveux aussi ; tout gris, tout gris… La fenêtre sous laquelle ils sont assis, s’éclaire en ce moment, et sa clarté vient tomber sur eux. Ah ! ah ! petite-mère a allumé la lampe. Il fait clair, petit-père ; il fait clair.

GOLAUD.

Oui ; il commence à faire clair…

YNIOLD.

Allons-y aussi, petit-père…

GOLAUD.

Où veux-tu aller ?

YNIOLD.

Où il fait clair, petit-père.

GOLAUD.

Non, non, mon enfant : restons encore un peu dans l’ombre… on ne sait pas, on ne sait pas encore… Je crois que Pelléas est fou…