Aller au contenu

Page:Maeterlinck - Pelléas et Mélisande, 1907.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MÉLISANDE.

Mais oui ; je l’ai aimé. Où est-il ?

GOLAUD.

Tu ne me comprends pas ? — Tu ne veux pas me comprendre ? — Il me semble… Il me semble… Eh bien, voici : Je te demande si tu l’as aimé d’un amour défendu ?… As-tu… avez-vous été coupables ? Dis, dis, oui, oui, oui ?

MÉLISANDE.

Non, non ; nous n’avons pas été coupables. — Pourquoi demandez-vous cela ?

GOLAUD.

Mélisande !… dis-moi la vérité pour l’amour de Dieu !

MÉLISANDE.

Pourquoi n’ai-je pas dit la vérité ?

GOLAUD.

Ne mens plus ainsi, au moment de mourir !

MÉLISANDE.

Qui est-ce qui va mourir ? — Est-ce moi ?

GOLAUD.

Toi, toi ! et moi, moi aussi, après toi !… Et il nous faut la vérité… Il nous faut enfin la vérité, entends-tu !… Dis-moi tout ! Dis-moi tout ! Je te pardonne tout !…