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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/100

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des privilèges. Enfin, par un édit publié en 1315, il affranchit tous les serfs de ses domaines, sous prétexte que le roi des Francs ne devait avoir pour sujets que des hommes libres ; mais il leur fit payer cet affranchissement, qu’il ne leur fut pas permis de refuser. Ainsi le roi faisait argent de tout, et les besoins de la cour tournaient au profit du peuple.

180. réaction féodale contre les légistes. — Cependant une violente réaction s’opérait contre les excès du pouvoir royal. Les grands vassaux avaient à cœur de se venger sur les légistes de l’appui qu’ils avaient prêté à la royauté. L’oncle des jeunes princes, Charles de Valois, devenu premier ministre, fut le principal agent de cette réaction. Non-seulement il rendit à la noblesse une grande partie de ses prérogatives ; mais il lui sacrifia le surintendant des finances Enguerrand de Marigny, qu’il accusa d’avoir pillé le trésor. Enguerrand fût condamné sans preuve, et pendu le premier au gibet de Montfaucon, qu’il avait fait construire.

Une cruelle famine et une inutile expédition en Flandre sont les seuls faits importants du reste de ce règne. Louis X mourut en 1316.

181. première application de la loi salique à la succession royale. règne de philippe-le-long. — Sa veuve, la reine Clémence de Hongrie, ayant mis au monde quatre mois après un fils qui ne vécut que huit jours, Philippe, comte de Poitiers, dit le Long à cause de sa taille élevée, se fit proclamer roi à l’exclusion de la fille que Louis X, son frère, laissait de son premier mariage avec Marguerite de Bourgogne. Il invoqua contre sa nièce l’article de la loi salique en vertu duquel aucune portion de la terre salique ne peut appartenir aux femmes. Une assemblée de barons, d’évèques et de bourgeois sanctionna cette interprétation donnée à la loi, et déclara en principe que les femmes étaient exclues de la succession royale. De sages règlements sur l’administration des finances et de la justice, le projet d’établir dans toute la France l’uniformité des poids et des mesures,