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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/152

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des Innocents à Paris, les tombeaux de François Ier et de Henri II à Saint-Denis, et beaucoup d’autres monuments.

278. Politique de Henri II. — Le nouveau règne ne fut que la continuation de celui qui avait précédé. Au dehors, le fils de François Ier essaya, comme son père, de maintenir l’équilibre européen ; au dedans, il combattit les progrès du protestantisme, favorisa le mouvement de la Renaissance, et conserva à la royauté sou pouvoir absolu.

279. troubles intérieurs. — De nouveaux impôts établis au commencement même du règne de Henri II excitèrent des révoltes dans le midi ; le vieux connétable Anne de Monlmorency assiégea Bordeaux, et punit le soulèvement par de nombreux suppliées. Les Anglais ayant profité de ce qu’ils possédaient Boulogne-sur-mer pour favoriser et même pour excirer ces troubles, Henri II bloqua cette ville et la racheta, conformément au trailé de 1546.

280. montmorency ; les guises. — À la cour comme à la tête des armées, Montmorency fut tout-puissant sous le fils de François Ier. On vit cependant s’élever et grandir auprès de lui la famille lorraine des Guises. Les deux frères, François, duc de Guise, et Charles, cardinal de Lorraine, obtinrent un grand crédit auprès du roi, surtout quand leur nièce Marie Stuart, reine d’Écosse, eut été fiancée au dauphin François.

281. conquête des trois-évêchés. — Henri II avait observé la paix de Crespy pendant cinq ans. Mais la puissance de l’empereur était devenue si menaçante, qu’il fallait reprendre les armes pour le combattre. Non-seulement Charles-Quint, vainqueur des protestants à Muhlberg (1547), dictait ses volontés à toute l’Allemagne : mais il disposait en maître souverain de l’Italie. Henri envahit tout d’abord les Trois-Évêchés[1], dont il s’empara prèsque sans résistance. Il songeait à y joindre l’Alsace, a fin de donner le Rhin pour barrière à la France : mais il dut pourvoir à la défense de Metz, que l’empereur venait d’attaquer avec cent mille hommes. Le duc de Guise repoussa l’ennemi

  1. On nommait ainsi les territoires des évêchés de Metz, de Toul et de Verdun, qui relevaient de l’Empire.