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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/190

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Paris, où l’armée royale vint l’attaquer. Un combat sanglant eut lieu dans le faubourg Saint-Antoine (2 juillet 1652) ; Turenne était sur le point de remporter la victoire, lorsque la fille de Gaston, Mademoiselle, fit tirer le canon de la Bastille sur les troupes du roi, et couvrit la retraite de Condé. Les hostilités allaient reprendre avec plus d’acharnement peut-être par l’arrivée d’un renfort de douze mille Espagnols envoyé aux Frondeurs. Un second exil du ministre termina cette guerre civile, dont tous les partis étaient également las. Le roi, déclaré majeur en 1652, et la reine-mère, avec la partie du Parlement restée fidèle à la cause royale, rentrèrent dans Paris. Mazarin lui-même y revint quelques mois après (1653), et la multitude accueillit avec des feux de joie celui dont la tête avait été mise à prix peu de temps auparavant. Enfin un édit royal défendit expressément au Parlement de s’occuper des questions de finance et de politique. Ainsi fut terminée la guerre de la Fronde.

345. Caractère et résultats de la Fronde. — Cette guerre civile manqua complètement le but que se proposaient ceux qui l’avaient entreprise. C’était, nous l’avons dit, un nouvel effort du Parlement pour devenir un corps politique au lieu d’une cour de justice, et de la noblesse pour ressaisir l’autorité qu’elle avait perdue. Le Parlement fut plus que jamais réduit à ses attributions judiciaires ; la noblesse dut renoncer à l’espoir de ressusciter en France le morcellement féodal, et la royauté sortit plus puissante de cette lutte, qui un instant, l’avait sérieusement menacée, la Fronde donna en outre à la France un enseignement utile ; elle montra par l’exemple de Turenne et de Condé, toujours vainqueurs avec l’armée royale, toujours vaincus à la tête des Espagnols, qu’on ne prend pas impunément les armes contre son pays.

346. paix des pyrénées. — mariage du roi. — Pendant les huit dernières années de son ministère, Mazarin répara le mal que ces troubles civils avaient fait au royaume. Les Espagnols, repoussés de la Picardie par Turenne en 1653, forcés dans leurs lignes devant Arras l’année suivante, vaincus à la bataille des Dunes le