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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/214

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prisonna ceux qui ne voulurent pas souscrire la bulle, Dans leur exaltalion, ils se regardèrent comme des martyrs ; ils prétendirent qu’un des leurs, le diacre Pâris, mort en odeur de sainteté, opérait des miracles ; ils accoururent en foule vers son tombeau, dans le cimetière de Saint-Médard à Paris. Là, quelques-uns d’entre eux faisaient mille contorsions ou se torturaient volontairement, disant et croyant qu’ils étaient visités par l’esprit divin ; on les appela convulsionnaires, à cause des convulsions qu’ils éprouvaient. Ces scènes scandaleuses, qui jetaient du ridicule sur les choses sacrées, et qui servaient la cause de l’incrédulité contre la religion, ne cessèrent que lorsqu’un ordre du gouvernement eut fait fermer le cimetière. La querelle du Jansénisme fut aussi pour le Parlement une occasion de lutte contre le clergé et la royauté, et cette lutte devait aboutir à la ruine du Parlement et à la suppression des Jésuites.

379. guerre de sept ans. — Les années qui suivirent la paix d’Aix-la-Chapelle procurèrent un court repos à la France et à l’Europe. Le commerce et les lettres profitèrent de ce calme inespéré. Mais l’Angleterre mit de nouveau aux prises toutes les puissances européennes par un acte de violence indigne d’une grande nation. Jalouse des progrès de la marine française, qui commençait à se relever, elle saisit en 1755, sans déclaration préalable de guerre, trois cents vaisseaux marchands qui naviguaient sur la foi des traités. Pour venger cette agression inouïe, la France attaqua les possessions anglaises de la Méditerranée, et le duc de Richelieu fit la conquête de Minorque, l’une des Baléares, et emporta d’assaut la citadelle de Port-Mahon. La guerre s’alluma en même temps dans l’Allemagne. Louis XV, abandonnant, par suite de basses intrigues de cour, la politique de ses prédécesseurs, fit cause commune avec l’Autriche ; l’Angleterre opposa à cette alliance celle de la Prusse. Cette guerre, nommée Guerre de Sept ans à cause de sa durée, fut généralement funeste à la France. Le roi de Prusse Frédéric II, plus connu sous le nom de Frédéric-le-Grand, contre lequel la France, l’Autriche, la Saxe et la Russie