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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/42

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HISTOIRE DE FRANCE ABRÉGÉE.

56. conquête de la septimanie, 759.guerre d’aquitaine. — De retour dans ses États, Pépin songea à réunir sous sa domination Les provinces de la Gaule qui n’étaient pas encore soumises ou qui appartenaient à des étrangers. Il enleva d’abord Narbonne et la Septimanie aux Arabes, qui l’occupaient depuis quarante ans. Il attaqua ensuite l’Aquitaine ; mais il fut moins heureux dans cette entreprise. Le duc Waïfre, qui la gouvernait, était le petit-fils d’Eudes ; il avait hérité de sa haine pour les Héristals. Il soutint courageusement la lutte et rendit aux Francs ravages pour ravages, jusqu’à ce que le poignard d’un assassin vint terminer sa vie en 768. On a accusé Pépin de n’avoir pas été étranger à ce meurtre, qui d’ailleurs ne lui profita point et n’amena pas la soumission du pays.

57. mort de pépin. — Pépin mourut la même année[1], laissant à Karl ou Charles, son fils aîné, la Neustrie avec l’Aquitaine, dont il fallait achever la conquête ; au plus jeune, Carloman, l’Ostrasie et la Bourgogne.

58. charlemagne seul roi, 771. — Les deux princes s’unirent d abord pour marcher contre l’Aquitaine ; mais bientôt Carloman se retira, laissant tout le poids de la guerre à son frère. Malgré cette défection, Charles fut vainqueur et incorpora l’Aquitaine à ses États (769). Deux ans après Carloman mourut, et Charles s’empara de son royaume au détriment de ses neveux ; il se trouva ainsi seul maître de toutes les possessions franques. C’est ici que commence véritablement le règne de ce prince célèbre, qui a donné son nom à la deuxième race, et qui n’est connu dans l’histoire que sous le nom de Charlemagne, c’est-à-dire Charles-le-Grand.

  1. Nous n’avons pas cru devoir insérer dans notre récit l’anecdote plus que douteuse rapportée par le moine de Saint-Gall sur le chef de la deuxième dynastie. Pépin, dit-il, voulant un jour prouver sa force aux seigneurs de sa cour et faire cesser les railleries dont sa petite taille était l’objet, descendit dans l’arène et sépara un lion et un taureau qui étaient aux prises. Nous pensons qu’il ne faut jamais sacrifier la vérité au désir d’amuser les enfants.