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Page:Magin-Marrens - Histoire de France abrégée, 1860.djvu/71

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pelé à régner par lui-même. Le gouvernement personnel de ce prince ne fut pas plus glorieux que ne l’avait été la régence de son tuteur. Le fils de Henri I se signala par de honteux désordres et par des démêlés fâcheux abec la Flandre, l’Angleterre et le Saint-Siège, il voulut enlever la Flandre à Robert-le-Frison, fils aîné de Baudouin, et se fit battre à Cassel en 1071 ; il irrita Guillaume en soutenant contre lui le duc de Bretagne qui refusait de lui faire hommage, et en embrassant la cause de Robert Courte-Heuse, fils aîné du roi d’Angleterre, qui voulait contraindre son père à lui céder la Normandie. Mais ce que Guillaume ne pouvait surtout pardonner au roi de France, c’était ses railleries. « Quand ce gros homme accouchera-t-il ? » avait dit un jour Philippe pour se moquer de l’embonpoint excessif de son rival. Guillaume lui fit répondre qu’il irait faire ses relevailles à Paris avec dix mille lances en guise de cierges. Il s’avança en effet vers la capitale du royaume ; mais en brûlant sur son passage la ville de Mantes, qui l’avait arrêté, il fut pris de la fièvre et obligé de se faire transporter à Rouen, où il mourut en 1087[1].

126. excommunication de philippe. — Les démêlées avec le Saint-Siège remontent à l’année 1073. Le roi de France passait sa vie dans les plaisirs. Toujours pressé d’argent, il cherchait à s’enrichir par des moyens indignes ; il trafiquait des choses saintes et vendait les évêchés ; il faisait détrousser les pèlerins et les voyageurs sur les grandes routes. Malgré les avertissements du pape Grégoire VII, il persévéra dans cette vie de désordres. Il fit plus ; il renvoya sa femme Bertrade de Monfort, femme divorcée du comte d’Anjou. Alors le pape Urbain II l’excommunia solennellement au concile de Clermont, en 1095. Philippe, après avoir résisté quelque temps à anathème, se soumit et répudia Bertrade (1098).

127. guerres féodales. — Cette querelle fut le dernier acte important de la vie de Philippe I. À partir de 1099, il cessa réellement de régner ; affaibli par ses ex-

  1. Note Wikisource : une autre édition de ce livre (malheureusement la date ce celle-ci est effacée), précise : « Son tombeau est à Caen. »