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Page:Magre - La Luxure de Grenade, 1926.djvu/210

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XVI

le trésor de jérusalem

Les fuyards d’Alhama et des villages pris par les Espagnols campaient en plein air, le long des remparts. Quelques-uns avaient dressé des tentes, d’autres faisaient du feu à côté de leurs chariots, d’autres montraient leurs guenilles et dépeignaient leur misère aux riches habitants de Grenade venus pour les secourir.

Almazan avait passé sa journée à soigner les malades. Il s’apprêtait à descendre la rue d’Elvire pour rentrer à l’Alhambra quand il aperçut Aboulfedia. Celui-ci, en le voyant, quitta précipitamment l’homme de petite taille avec qui il s’entretenait. Almazan reconnut cet homme à sa maigreur singulière et à ses mains couleur de cire. C’était Anan ben Josué, le savant rabbin de Grenade.

Plusieurs fois, il avait rencontré Aboulfedia dans l’Alhambra où le médecin juif venait voir Zoraya presque chaque jour. La favorite l’avait présenté à l’Émir comme une sorte de bouffon, dans la com-