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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/115

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Vers six heures du matin, il a allumé une cigarette et il a pleuré.

Je lui ai demandé pourquoi et il m’a répondu :

— Le jour paraît.

— Il n’y a pas d’autre raison ? ai-je dit.

— Celle-là n’est-elle pas suffisante ?

Mais moi j’ai insisté, croyant que je lui avais fait de la peine.

Et il m’a dit :

— Il n’y a pas de plus triste folie que de fumer une cigarette quand le jour se lève. Alors la fumée est amère et le souvenir a perdu la beauté de son mirage. On est prisonnier entre la fatigue qui vous a saisi sans que vous vous en doutiez et le sommeil