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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/133

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Alors l’ancien administrateur colonial Miély se souleva sur son coude et dit : « Les actions ont des conséquences qui nous sont inconnues. Qui peut affirmer que l’acte qu’on accomplit et qu’on croit bon ne deviendra pas, par des enchaînements imprévus, créateur du mal ?

Le bien est de la même essence que le bonheur. Je veux dire qu’il est, comme lui, changeant et périssable, qu’il a aussi son amertume et sa laideur. De même que, lorsqu’on est heureux, il suffit d’une parole entendue ou d’un souvenir pour que le bonheur s’efface ; de même quand une bonne action est accomplie, on s’aperçoit qu’elle est d’une qualité très sensible, qu’elle se modifie selon la chaleur ou les transforma-