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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/199

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— Quand je vous vois toutes les deux avec vos turbans orange et vos babouches violettes sur cette haute balustrade qui domine la mer, dit Jean Noël, il me semble que vous êtes deux sultanes des Mille et Une Nuits.

Je crois entendre alors le cri des caravaniers qui arrivent au crépuscule, les appels des derviches qui se répondent et une musique plus subtile, celle des rêveries féminines éparses dans une invisible cité.

Assis sur le banc, parmi les cactus et les mimosas, je songe parfois avec passion que vous allez entrer dans le palais de votre maître absent et vous y étreindre sur les mosaïques colorées, car les amours des sultanes sont surtout faites de baisers mutuels.

Et d’autres fois la douceur merveilleuse de l’air fait