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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/219

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Ce soir-là, comme la nuit était douce, comme le murmure des premières cigales s’était tu, que la clarté de la lune entrait par la porte ouverte sur la terrasse et que Jean Noël fumait en silence, il sembla à Aline que les objets placés sur le plateau d’argent s’animaient d’une vie étrange.

La petite statuette d’Aphrodite abaissa son bras droit qu’elle avait levé et elle écarta en souriant le pan de son voile qu’elle tenait. Elle apparut ainsi toute nue, fit deux ou trois pas parmi les aiguilles de métal et les talismans répandus autour de la lampe, et elle sourit avec une aisance parfaite où ne perçait pas la moindre pudeur. Puis elle s’avança délibérément vers le Bouddha de jade qui était de l’autre côté du plateau, et elle le fixait en marchant avec son regard où