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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/258

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LA TENDRE CAMARADE

rut comme dans la mer de la détresse. Toutes les forces du mal me possédaient à cette minute. L’imbécile vanité de paraître, l’incapacité de comprendre l’âme fraternelle des pauvres, l’avarice, la méconnaissance de la pitié.

Je crois qu’à cet endroit devait se dérouler le panorama splendide de Naples et de la mer. Mais l’on ne voyait que des nuages. Je fis deux ou trois pas, et soudain dans cette brume épaisse une lumière se fit, une clarté intérieure de mon âme plus resplendissante que le soleil sur la baie de Sorrente.

Je voulus m’élancer à la poursuite du cocher. Mais soit que je me sois trompé de route, soit que par une ironie du destin, le cheval ait pu courir après m’avoir quitté, je ne le retrouvai point. Je ne devais pas le revoir durant les trois jours que je passai à Naples. Ma mauvaise action était à jamais accomplie.