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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/260

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LA TENDRE CAMARADE

bruit des lataniers je voulais faire succéder le bruit des acacias et des platanes de mon pays. Je voulais revoir les longues lignes de cyprès qui abritent les fermes et les briques rouges qui les recouvrent.

J’avais droit à un congé. Je me décidai à rentrer en Europe. J’abandonnerais Thi-Nam. C’est vrai, elle s’était transformée auprès de moi. Mais au fond, ce n’était qu’une petite sauvage qui trouverait, quand je serais partie, un bonheur plus grand. C’est du moins ce que j’essayai de me persuader. Ne m’avait-elle pas trompé, du reste, avec un sergent de la milice ?

Je lui jurai que je serais de retour au bout de six mois, que je ne l’oublierais pas, et je partis ayant chargé un de mes amis, fonctionnaire des douanes, de lui remettre de l’argent, quelque temps après, et de lui annoncer avec ménagement que je ne reviendrais plus.