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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/270

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LA TENDRE CAMARADE

fluxion de poitrine. On l’avait enterrée dans le cimetière annamite, sur la route de Hué. Cela avait été, me dit-on, une cérémonie très convenable. Toutes les bonzesses avaient suivi l’enterrement.

Il y a une multitude de monticules le long de la route de Hué, et cela fait comme une grande mer, et chaque vague est un petit tertre pareil à un autre petit tertre, et tous les morts y sont anonymes.

Sous un de ces tertres il y avait Thi-Nam que j’avais aimée, que je n’avais élevée que pour la laisser tomber à une grossière religion et que, seules, de vieilles bonzesses ridicules avaient accompagnée quand elle était morte, tandis que j’aurais dû la porter moi-même, en la pressant sur mon cœur, comme mon enfant chérie.