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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/277

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— Je l’aimais parce qu’il m’avait élevée à lui, qu’il m’avait fait comprendre pourquoi un livre est mieux qu’un autre, parce qu’il m’avait parlé de choses inconnues pour moi jusqu’à ce jour, telles que la sympathie des êtres entre eux, la philosophie des Chinois, le charme des arts.

Je l’aimais parce que, quand nous causions ensemble, il s’efforçait de me laisser croire qu’il parlait avec un être aussi intelligent que lui et de la même qualité.

Je l’aimais parce qu’il se souvenait quelquefois et qu’il oubliait beaucoup, parce qu’il avait l’air, quand il me regardait dans les yeux, de regarder plus loin que moi, jusque dans la région où mon âme est née,