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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/291

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Thi-Nam, tu es ma sœur. Mais moi je ne peux élever dans ma chambre meublée un autel des ancêtres où je brûlerais des parfums et où j’apporterais des offrandes comme tu le faisais.

Je ne pourrais y honorer comme seul ancêtre que ma mère qui buvait et me battait. J’ignore tout des autres. Et puis je n’ai pas la foi dans ce culte. Les bâtonnets d’encens me rappelleraient des soirées d’amour, et mère Loute viendrait boire le flacon de liqueur qui remplacerait le choum-choum.

Thi-Nam aux cheveux tirés et au teint de bronze, tu es une sœur plus favorisée, puisque tu reposes sous