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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/35

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Un homme au teint jaune, avec une casquette, suit Aline quand elle s’en va par les rues. Il marche les mains dans ses poches, en se dandinant un peu, et quelquefois il s’approche et lui offre de lui payer un bock.

Elle refuse et elle marche plus vite. Alors il ricane avec mépris et il lui jette un regard de haine.

Un soir, dans une rue obscure, il l’a rattrapée, il lui a pris le bras et il lui a parlé tout près de sa figure, lui disant qu’il voulait l’avoir et qu’il faudrait bien qu’elle y passe.

Aline vit ses paupières rouges et plissées, son teint malade, elle respira son haleine infecte. Et c’était comme si l’égout lui avait envoyé pour l’appeler une créature affreuse, une sorte de bête gâtée qui l’avait happée au passage.