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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/37

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On monte un interminable boulevard, on prend à droite une rue où il n’y a que des murs devant lesquels sont alignées des barriques vides, et l’on trouve une petite maison pauvre, dont l’unique fenêtre du rez-de-chaussée a des volets avec une ouverture découpée en forme de croix.

Aline vient quelquefois jusque-là à la tombée de la nuit. Elle va rendre visite au père Donic, un ouvrier qui travaille dans les chantiers et qui rentre chaque soir, à la même heure, dans sa chambre, où il vit seul.

Il est du village de Valentine et il a connu Aline quand elle était petite.

Il ne s’étonne ni de la fraîcheur de son visage, ni de l’élégance de son costume, ni de l’imprévu qui fait apparaître cette forme charmante dans ce triste