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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/64

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LA TENDRE CAMARADE

de tout l’être. On ne prend rien avec la main. On ne fait que donner. Ce qu’il y a de meilleur en nous, nous le transmettons par la main. Tant que la vôtre sera dans la mienne, il me viendra un courant de sympathie, une onde inconnue dont je serai baigné. Et lorsque vous la retirerez, je serai tout à coup seul et abandonné.

« Déjà, dites-vous, en si peu de temps ! Et vous riez. Le temps n’existe pas. L’on se connaît en une seconde ou l’on ne se connaît jamais. Et voilà qu’il me semble ce soir que je suis auprès d’une camarade d’enfance avec qui j’ai beaucoup joué à cache-cache et que j’ai déjà embrassée très souvent. »

Et Jean Noël porta la main d’Aline à ses lèvres.