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Page:Magre - La Tendre Camarade, 1918.djvu/73

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Le premier signe de l’amour est qu’on pense, si l’on sort dans la rue, à rencontrer par hasard celui qu’on aime. Deux personnes peuvent passer une vie entière dans la même ville sans jamais être mises en présence. Mais un amour naissant fait volontiers reposer ses bases sur l’impossible.

En ouvrant la porte de la pâtisserie à l’heure du thé, Aline scruta avidement tous les groupes. Elle ne venait ni pour les gâteaux, ni pour le thé, ni pour la petite ivresse de cinq heures. Elle voulait continuer la conversation de la veille avec cet homme qui lui avait plu.

Il n’était pas là. Elle s’assit et elle l’attendit. Les gâteaux étaient bons, le thé était trop sucré, sa patience était infinie. Et quand plus tard la pâtisserie se vida et qu’elle fut certaine que personne ne viendrait